SYNAGOGUE DE PAU
Offices religieux animés par le Rabbin Matusof Mendy
historique
Présence juive à Pau
La ville de Pau est située au pied des Pyrénées et de ce fait a eu une présence juive dès l’application de l’inquisition Espagnole (1492).
L’estimation de cette présence s’appuie sur les relevés de conversions retrouvés dans les registres paroissiaux.
Il a fallu attendre l’édit de tolérance de Louis XVI (7/11/1787) qui permit l’inscription à l’état civil sans avoir à se convertir, pour commencer à dénombrer les juifs de France. La Révolution française et 1791 pour que les juifs soient émancipés et deviennent citoyens. L’égalité des droits est confirmée par Napoléon premier. La réglementation du 10 décembre 1806 est confirmée par le décret impérial n°3237 du 17/3/1808 qui est la date officielle de création du judaïsme français.
Il est créé un consistoire dans les départements où existent plus de 2000 juifs, dans la ville qui compte le plus de juifs.
Ce consistoire englobe les départements voisins s’il y a moins de 2000 juifs. Il n’y a qu’un consistoire par département. En 1808 il y a à peu près 47000 juifs en France.
Ici, en 1808, dans les Basses Pyrénées, le consistoire est créé à Bayonne, il couvre le département des Basses Pyrénées et des Landes.
Les enquêtes deviennent plus fiables dès le début du XIX éme siècle. Car les registres sont ouverts aux juifs mais aussi parce que les juifs doivent avoir un nom de famille fixe et un prénom tiré du calendrier révolutionnaire et non biblique.
Les Rabbins sont payés par l’Etat.
A Pau, il faudra attendre le 26 juillet 1875 pour qu’en Conseil des Ministres soit nommé le premier rabbin consistorial. Il sera rémunéré 1400,99 Francs.
Mais bien avant l’officialisation du poste de Rabbin à Pau existait une communauté modeste.
Pau n’est devenu préfecture qu’en 1790 et comptait 11000 habitants.
En 1822, la communauté achète à un ancien instituteur Pierre Pées, un terrain de quatre ares et 64 centiares pour la somme de 366,50 francs, pour y créer un cimetière. Ce cimetière comprend actuellement 118 tombes. (Chemin de BUROS)
La mortalité infantile et le nombre des mortes en couches étaient alors importants. (Pau avait alors 27000 habitants du fait de l'éssor du tourisme).
Le 26 juin 1878 le conseil municipal de Pau, avec l’accord du préfet et à la demande du consistoire de Bayonne autorise l’acquisition d’un terrain en vue de la construction d’un oratoire. L’avis du conseil municipal est sans doute favorisé car parmi ses membres il y avait Lazare Léon et Mayer Lévy membres de la communauté israelite.
La synagogue est inaugurée el 1880, elle est construite sur un terrain de 750 m². Les fenêtres sont habillées de vitraux des ateliers Mauméjean.
La synagogue de Pau a fonctionné durant toute la deuxième guerre mondiale, les offices étaient réalisés par le rabbin Bauer.
Au début de la guerre Pau était en « zone libre », la frontière Espagnole proche était un espoir d’échapper.
Le 26 aout 1942 une rafle des juifs « étrangers » est organisée. 184 personnes sont arrêtées.
A 50 km de Pau existait le camp d’internement de Gurs pouvant recevoir 18000 personnes. 26000 juifs y furent internés prés de 14000 déportés dans les camps d’extermination, 1072 morts sur place. (musée et cimetière à visiter à Gurs)
Une grande rafle devait être réalisée le 10 juillet 1944. Sur les listes trouvées en 2024 figurent 1900 noms.
La communauté de Pau s’est presque vidée après 1944, il a fallu la découverte du gaz de Lacq et l’arrivée des juifs d’Afrique du Nord pour la faire revivre, refaire des investissements immobiliers, se doter d’un mikvé, d’un centre communautaire et d’une association culturelle.
Actuellement, la communauté est forte de 200 à 250 personnes lui permettant de perdurer.